Nouvelle

Il serait tentant, à l'écoute de Lili, bienveillante lettre en forme de douce ballade à la guitare, de se demander à qui s'adresse Vincent Vallières.

Et si Vincent Vallières s'adressait à la Lili mal rassurée qui sommeille en quiconque s'engage sincèrement dans la vie, en assumant ses vulnérabilités et ses failles plutôt qu'en les maquillant, avec ce que cela comporte de risques ?

Parce que nous avons tous parfois besoin que quelqu'un nous mette sous les yeux, sans faux-semblants, ce que la vie a de rude. Parce qu'il est étrangement rassurant d'entendre quelqu'un nous rappeler que « tout finit par s'user/nos habits, nos maisons, nos amours/la gloire des premiers jours ». Parce qu'on ne dira jamais assez qu'au fond, « c'est correct de pleurer ».

Parce que les vrais amis, à l'instar de Vallières, refusent les lunettes roses, tout en prenant aussi soin de tourner notre regard vers ce soleil qui finit par se lever pour peu qu'on ait le courage de se le fabriquer :

Mais n'oublie pas
Que t'as toujours en banque
Quelques jours de chance
Et un peu d'espérance

À qui s'adresse Vincent Vallières avec ce quatrième extrait de Fabriquer l'aube, lumineux sixième album qui a récolté de nombreuses nominations au prochain gala de l'ADISQ ? Et s'il s'adressait à tous ceux qui ont parfois besoin d'entendre quelqu'un leur souffler à l'oreille que :

C'est juste une passe
Faut pas perdre patience
J'te jure fais-moi confiance
On va s'en sortir ensemble

Autrement dit : et si Vincent Vallières s'adressait à nous tous ?

Écoutez l'extrait ICI