Nouvelle
Un troisième album pour Philippe Brach - Le silence des troupeaux
Mais le bon Brach tient-il à ce point à ce que ses chansons jouent à la radio ? Voilà la question qui a déchiré pendant quelques secondes (pas plus) les réseaux sociaux fin août, alors que le fou à Philippe Brach révélait un extrait de la chanson Troupeaux, par le biais d’une vidéo dans laquelle vous pouviez le voir rigoler en studio avec Klô Pelgag, 2Frères, Paul Daraîche et Louis-Jean Cormier.
Es-tu bien assis mon/ma chum ? Ce que j’ai à te dire, c’est gros et ça va comme suit : ce que t’as entendu en août, ce n’était qu’une douce illusion ! Philou voulait simplement mettre un peu de folie dans ce processus parfois assommant et/ou stérile qu’est la promotion de soi. Il vous avouera aussi peut-être, après quelques pintes, avoir voulu contraindre le public à se demander ce qu’il pense réellement d’un artiste, d’une chanson. On se fait si souvent dicter quoi penser, non ?
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que Philippe Brach lance (pour vrai) le 3 novembre un 3e album en 3 1/2 ans. Ça s’appelle Le silence des troupeaux et c’est en quelque sorte la conclusion d’un triptyque. La personne qui écrit ce communiqué de presse est comme de raison payée pour dire que c’est ben bon, Le silence des troupeaux, mais elle jure main sur le cœur qu’elle le pense pour vrai (et qu’elle a beaucoup de goût). Dans la pochette, il y a un texte qui raconte l’histoire d’un missionnaire captif d’une Sibérie hostile au 17e siècle. Ça fait déjà un sujet dont vous pourrez jaser avec Phil en entrevue.
Les tounes, elles, sont belles pis troublantes pis un peu bouffonnes, comme les tounes de Brach le sont toujours. Il y en a une qui s’appelle Pakistan, mais qui ne parle pas vraiment du Pakistan. Il y a une autre qui s’appelle La guerre (expliquée aux adultes) et qui accomplit pas mal ce que son titre promet.
Philippe Brach a coréalisé son disque avec Jesse Mac Cormack, un guitariste qui n’a vraiment pas de maudit bon sens. À peu près la moitié des chansons sont portées par des arrangements sublimement orchestraux (imaginés par La CONTROVERSE), avec des violons et des cuivres en masse (Brach aime ben Nat King Cole). Sur l’autre moitié, c’est pas mal juste l’artiste, sa voix, sa guit. Ça marche aussi.
Ah oui ! Il y en a une autre chanson dont il faut vous parler — la première du disque — qui s’appelle La fin du monde. C’est l’histoire d’un gars qui demande à une fille de le prendre dans ses bras, pendant qu’autour de lui la planète éclate (genre l’apocalypse). Tout l’esprit de ce troisième album se trouve contenu dans cette image-là, dans cette conviction que nos bras enlacés triompheront de la peur, du chaos, de la violence et du mensonge.