Nouvelle
Découvrez Black Box de Nicolas Repac, disponible le 6 novembre
Après avoir fait découvrir plusieurs albums du réputé label français Nø Førmat — Mélissa Laveaux, Kouyaté-Neerman, Mamani Keita —, Spectra Musique récidive et offre, cette fois-ci, le quatrième album de Nicolas Repac, Black Box. L'opus est disponible dès le 6 novembre.
Black Box, aux sources du blues
Conçu dans un esprit proche de celui de son précédent disque, Swing Swing, qui voyait le compositeur explorer en profondeur l'univers du jazz, Black Box constitue un magnifique voyage aux origines du blues. Plongeant résolument aux sources de cette musique matricielle entre toutes, Repac redécouvre la pluralité des mondes marqués par la même expérience traumatique de la déportation, et révèle tous ces territoires idiomatiques contaminés en retour par la magie noire de cet art à la fois archaïque et révolutionnaire, de ses 12 mesures claudicantes et de sa gamme pentatonique universelle.
Documents sonores et voix contemporaines
Black Box, par le truchement d'un éventail de voix profondément émouvantes, enregistrées spécifiquement pour l'occasion ou issues de documents sonores échantillonnés, s'apparente à une sorte d'inventaire saisissant de cette plainte joyeusement désabusée, qui partout dans le monde ne cesse de chanter la nostalgie du paradis perdu.
Des work songs des prisonniers afro-américains captés par Alan Lomax dans les années 1930 à la mélopée intemporelle d'un chaman amérindien en passant par le proto-rap joyeux de Bo Diddley, la détresse lancinante d'une chanteuse tzigane de Serbie, la gouaille créole des conteurs d'Haïti, la douce complainte de Cheikh Lô, ou encore la saudade métissée du grand chanteur angolais Bonga, c'est la planète entière qui, par l'entremise des machines de Repac, décline la multiplicité de ses visions du blues.
L'art du médium
Tout à la fois guitariste, compositeur, arrangeur et producteur, Nicolas Repac est fondamentalement un homme de l'ombre. Non par timidité excessive, mais la musique, pour lui, n'a que très peu avoir avec la tyrannie du « tout image » et l'éclat cru des projecteurs. Alter ego d'Arthur H depuis près de 15 ans, jamais plus à son aise que dans l'espace calfeutré de son studio des hauteurs de Montmartre, Repac, seul face à ses machines, aime plonger dans sa nuit pour en rapporter, tel un médium inspiré, les échos fantomatiques de quelques mondes enfouis. Il s'adonne à cet art subtil consistant à associer librement les échantillons, lesquels pourront jouir d'une seconde vie poétique en s'inscrivant dans la rumeur vibrante du grand métissage contemporain.
En 1997, Nicolas Repac sort avec succès son premier disque solo, La vile, sous étiquette Universal. Sept ans plus tard, on le retrouve avec l'album de tonalité électro-jazz Swing Swing, sous le label Nø Førmat. En 2006, il conçoit et réalise Yelema, œuvre de Mamani Keita. En 2007, il sort son 3e album solo, La grande roue. Depuis, il a participé à plusieurs albums de son complice de toujours, Arthur H, notamment L'Or noir, sorti en 2012.